Sport2024 : apprendre à comprendre les besoins

Pour répondre aux contraintes du calendrier serré des sportifs de haut niveau, les chercheurs suivent leur propre devise olympique : compréhension, adaptation, solution. Se comprendre est essentiel afin de transposer un problème de terrain en une problématique de recherche. Pour cela, les scientifiques collaborent directement avec les entraîneurs et les référents scientifiques des fédérations. « Il faut d'abord une compréhension très fine de leurs besoins et méthodes. C’est un bel exercice méthodologique et un apport certain à nos recherches que de se frotter à leurs problèmes utilisateurs, très concrets, dans un contexte exigeant et expert », confie Stéphane Huot, contributeur au projet PerfAnalytics et responsable de l’équipe Loki* d’Inria Lille - Nord Europe.

Des réunions ponctuelles avec les fédérations aident également à identifier le cœur des problèmes à cibler. « Lors de ces rencontres, nous proposons notamment des dispositifs instrumentés pour leur apporter des éléments objectifs de mesure de performances. C’est de la recherche ultra appliquée, au plus proche de son utilisateur », décrit Lionel Reveret, porteur de PerfAnalytics et chercheur à Inria Grenoble - Rhône-Alpes.

Afin de développer des outils rapidement opérationnels, les chercheurs du projet PerfAnalytics interviennent auprès des sportifs lors de leurs séances d’entraînement. L’objectif ? Capter un maximum d’informations sur le mouvement de l’athlète pendant sa performance. Pour cela, les chercheurs font appel à des techniques les plus discrètes possible afin de ne pas altérer ladite performance. Pas question d’utiliser des marqueurs gênant le mouvement dans le cadre de l’escalade par exemple. Parmi les applications envisagées, la vidéo sert à mesurer la qualité de la posture d’un gymnaste, des prises d’escalades ou des pédales instrumentées mesurent les efforts d’un athlète, etc.

La plate-forme expérimentale Kinovis complète également les mesures pour une analyse 3D de la géométrie corporelle. En escalade, par exemple, les chercheurs utilisent un avatar 3D de l’athlète projeté sur une vidéo apportant des informations supplémentaires, comme en réalité augmentée. Ils apportent ainsi une mesure objective de la posture, mise en relation avec une situation réelle.

Les chercheurs s’adaptent à tous les besoins des sportifs. Si bien que leurs outils se destinent à la fois à la compréhension d’une performance, à la mise en place de stratégies ou encore à cibler des points faibles à perfectionner.